Nous sommes en plein cœur du printemps, certains oiseaux se font discrets alors qu’ils couvent, tandis que pour d’autre l’élevage des jeunes bat son plein.
C’est notamment le cas de quelques passereaux, comme le Merle noir et la Cisticole des joncs qui ont pu être observés faisant des réserves d’arthropodes dans leur bec.
D’autres sont plus en avance. Les Mésanges charbonnières, Tariers pâtres et Mésanges à longue queue doivent déjà s’occuper des jeunes fraîchement sortis du nid !
Les Cigognes blanches du centre de réintroduction sont elles aussi en plein élevage des jeunes.
Les Sternes pierregarins sont passées à l’étape supérieure, puisque quelques accouplements ont été observés.
Nous avons eu la surprise d’observer un couple de Fuligules morillons, espèce assez peu courante au domaine. En France, ces oiseaux nichent dans les 2/3 nord du pays et aussi en petits effectifs sur le pourtour méditerranéen. C’est un canard plongeur, qui se nourrit de mollusques, de larves d’insectes et de végétaux.
D’autres migrateurs passent encore, ce mois de mai a été assez riche en observations. Combattant varié, Chevalier gambette, Grand gravelot, Chevalier aboyeur, Chevalier sylvain et Bécasseau variable. Ces derniers commençaient à mettre leur beau plumage nuptial au ventre noir.
Autre oiseau qui niche dans nos campagnes, la Pie-grièche écorcheur. Elle ne se reproduit pas sur le domaine, et bien que nicheuse dans les environs, on ne la voit pas si souvent que ça. C’est un oiseau qui chasse à l’affût, surtout de gros insectes mais il lui arrive d’attraper de petits mammifères, reptiles ou oiseaux. Elle empale parfois ses proies pour les décortiquer plus facilement ou pour faire des réserves, sur des buissons épineux ou du fil de fer barbelé. Ces réserves sont appelées « lardoirs ».
Observation toujours intéressante, bien que relativement fréquente, un Aigle botté. Un nombre assez important de couples se reproduit au pied des Pyrénées. Bien sur, le passage de cet oiseau déplaît fortement aux corneilles, qui ne cesseront de la poursuivre que lorsqu’il se sera éloigné de leur territoire.
Avec la végétation qui devient de plus en plus touffue et les températures qui se réchauffent, de nombreux arthropodes entament leur cycle annuel.
Dans les herbes hautes, il est facile d’observer la saltique Evarcha arcuata, chassant de petits insectes ou même d’autres araignées. Elle est capable de faire des sauts très impressionnants. Cette araignée ne construit pas de toile, mais elle produit quand même de la soie qui sert à la femelle pour la confection du cocon. Les deux sexes s’en servent aussi en fabricant un fil de secours lorsqu’elles sautent. Le fil est fixé au support de départ, et retient l’araignée si elle rate son saut.
Parlons maintenant de deux petites punaises assez particulières : Phymata crassipeset Geocoris erythrocephalus.
La première fait partie de la famille des Reduviidae, des punaises prédatrices. Phymata crassipes, aussi appelée la Punaise guitare ou Punaise à pattes de crabe fait un peu penser à une mante religieuse. Comme elle, elle possède des pattes ravisseuses qui lui permettent d’attraper ses proies. Elle les pique ensuite avec son rostre, qui les paralyse et liquéfie l’intérieur de leur corps. Il ne lui reste plus qu’à aspirer le tout !
La deuxième fait partie de la famille des Lygaeidae. On la reconnait facilement à sa grosse tête orange élargie sur les côtés. Elle aussi possède un rostre, mais beaucoup plus fin que celui des réduves. Elle se nourrit de petits invertébrés, pucerons, psylles et acariens.
Bonne découverte.
LADDDO
Sélections photos : Edith & Jessica, Christophe.
Recherche et rédaction : Jessica
Coordination : Christophe